Ayahuasca et vulnérabilité chimique : à propos d’un cas - 21/04/17
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Résumé |
Nous rapportons le cas d’une jeune femme indiquant avoir été victime d’actes sexuels non consentis, dans le cadre d’un rite initiatique au cours duquel elle avait bu de l’ayahuasca, breuvage originaire d’Amérique du Sud aux propriétés hallucinogènes. Après ingestion d’ayahuasca, la plaignante déclare s’être trouvée dans un état second, incapable notamment de s’opposer aux actes sexuels commis par son agresseur. La boisson suspecte a été saisie et un prélèvement capillaire a été réalisé 3,5 mois après les faits. Le dosage spécifique des principaux principes actifs de l’ayahuasca (harmine, harmaline et diméthyltryptamine) dans la boisson et dans l’échantillon de cheveux (3 segments) a été effectué par chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem à triple quadripôles. Les concentrations d’harmine, harmaline et diméthyltryptamine retrouvées dans le segment de cheveux couvrant la période des faits étaient respectivement de 137, 101 et 33pg/mg. Les concentrations mesurées dans la boisson saisie par les enquêteurs étaient respectivement de 1mg/mL, 0,3mg/mL et 2,8mg/mL. L’analyse capillaire a permis de confirmer, à distance des faits, la réalité de l’exposition à l’ayahuasca. À notre connaissance, il s’agit de la première observation documentée par l’analyse des cheveux d’un cas de vulnérabilité chimique (forme de soumission chimique) à l’ayahuasca. Son utilisation, en dehors du cadre traditionnel du shamanisme, trouve depuis plusieurs années un regain d’intérêt autour des mouvements de type développement spirituel et de néoshamanisme, avec tous les risques possibles de dérives et de manipulation en raison du fort potentiel psychotrope de l’ayahuasca.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
We report the case of a young woman who indicates she was victim of sexual assault after drinking ayahuasca, a beverage originate from South America with hallucinogenic properties. After ingestion of ayahuasca, the complainant stated that she was in a state of unconsciousness incapable to resist her aggressor. The drink of interest was seized by the police, and a hair sample of the victim was collected 3.5months after the offence. The specific dosage of the main active components in the ayahuasca beverage (harmine, harmaline and DMT) and the hair sample (3 segments) were performed by liquid chromatography coupled with triple quadripole tandem-mass spectrometry. The concentrations of harmine, harmaline and DMT found in the hair segment covering the period of the offence were respectively 137, 101 and 33pg/mg. The concentrations measured in the drink were respectively 1, 0.3 and 2.8mg/mL. Hair analysis allowed to confirm the reality of exposure to ayahuasca. To our knowledge, it is the first report documented by hair analysis of a case of drug-facilitated crime, which could be named “chemical vulnerability” because the victim consumed the ayahuasca beverage willingly. Besides the traditional setting of shamanism, it has been used for several decades, it is clearly orientated towards movements dealing with spiritual development and neo-shamanism, which can lead to excesses because of the important psychoactive effects of ayahuasca.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ayahuasca, Vulnérabilité chimique, LC-MS/MS
Keywords : Ayahuasca, Drug-facilitated crime, LC-MS/MS
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Vol 29 - N° 2
P. 241-245 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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